Patrimoine
La commune de Lafrançaise dispose d'un patrimoine riche et divers. Le bourg est une vieille bastide fondée à la fin du XIIIe siècle. On trouve également sur son territoire de nombreuses églises et chapelles (Saint-Georges, Saint-Nazaire de Lunel, Saint-Maurice, Saint-Simon, Saint-Saturnin de Rouzet, Notre-Dame de Lapeyrouse), des châteaux (Les Mothes, la Baronnie), une abbaye (Francour), et plusieurs curiosités architecturales (pont-cascade de Pontalaman, tombes à stèles pyramidales).
L'église de Saint-Maurice
L’église primitive de Saint-Maurice du Port Noguier, de la fin du XIe siècle, se dressait à l’origine au bord du Tarn. Détruite par une crue, elle fut reconstruite à la fin du XVe siècle sur son emplacement actuel, au pied des coteaux. Reconstruite à nouveau au XVIIe siècle, après les guerres de Religion, elle fut élargie et rehaussée au XIXe siècle. Le nouveau bâtiment, doté de six chapelles latérales et ayant reçu une voûte de style gothique, fut alors couronné d’un nouveau clocher-mur. Les fresques des chapelles et du chœur ont été peintes en 1938 par René Gaillard-Lala ; elles représentent des saints, des figures de l’Ancien Testament et un Christ en majesté. L’église conserve également un bénitier du XVIIe siècle, un tabernacle en bois du XVIIIe siècle, une croix de procession du XIXe siècle.
L'église Saint-Nazaire de Lunel
Une église dédiée à Saint-Nazaire est mentionnée dans des sources du XIIIe siècle. Elle fut détruite lors des guerres Religion et reconstruite au XVIIe siècle, puis agrandie dans le dernier quart du XIXe siècle, avec la construction d’un nouveau chœur et d’un nouveau clocher-mur et la mise en place d’une voûte de style gothique. L’église actuelle, en briques, est ornée de peintures réalisées par René Gaillard-Lala en 1926, et possède plusieurs éléments de mobilier plus anciens (XVIIe et XVIIIe siècles) : une statue de Vierge à l’Enfant, un magnifique tabernacle à ailes et deux tableaux du début du 19e siècle
La chapelle Notre-Dame de Lapeyrouse
Des sources du XIe siècle mentionnent une église primitive appartenant à l’abbaye de Moissac. Endommagée durant les Guerres de Religion, cette église fut entièrement reconstruite entre 1877 et 1879 en style romano-byzantin, unique en Tarn-et-Garonne. Elle a été inscrite en 1992 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Située à 1,5 kilomètre au nord-ouest de Lafrançaise, la chapelle domine la vallée du Lemboulas et le village du Lunel. L’intérieur est décoré de peintures réalisées par Louis Cazottes en 1891. La plus importante représente l’Assomption de la Vierge. La chapelle possède également plusieurs statues u XVIIe ou XVIIIe siècle : une Vierge à l’Enfant en bois doré et polychromé et des représentations de saint Pierre et saint Paul provenant d’un retable.
L'église Saint-Saturnin de Rouzet
Cette église, mentionnée par des sources du XIVe siècle, était également appelée autrefois Saint-Saturnin de Francou. Ruinée durant les guerres de Religion, elle fut rebâtie au XVIIe siècle. Son clocher en briques cuites, tour octogonale à deux étages couronnée d’une flèche à huit pans, est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. L’église possède encore un retable en bois doré et polychromé du XVIIe siècle, qui se trouvait autrefois dans l’église de l’abbaye de Francour. On peut également y voir la dalle funéraire de Jean-Baptiste de Montratier de Parazols, lieutenant des maréchaux de France.
L'abbaye grandmontaine de Francour
A la fin du XIe siècle, au cœur du grand mouvement de réforme spirituelle qui dote la région de nombreux établissement monastique, mais aussi dans un contexte de défrichement de larges zones encore boisées des coteaux du Bas-Quercy, des religieux de l’ordre de Grandmont fondent un prieuré dans un lieu retiré au milieu de la forêt de Francour, à proximité du Lemboulas, lieu propice à leur idéal d’une vie faite de simplicité et de spiritualité. Malgré plusieurs destructions, il conserve encore plusieurs bâtiments médiévaux construits en briques, qui reflètent la sobriété architecturale de cet ordre : la nef de l’église voûtée en berceau brisé (mais le chœur a disparu au XIXe siècle), la salle capitulaire voûtée d’arêtes, et à l’étage le dortoir, l’infirmerie (rebâtis au XVIIe siècle). L’aile méridionale, qui abritait la cuisine et le réfectoire, est elle aussi d’origine médiévale mais a été profondément remaniée notamment par l’adjonction d’une façade néo-classique.
Saisi comme bien national à la Révolution, il fut transformé en exploitation agricole au XIXe siècle. Étant l’un des rares établissements grandmontains encore conservés dans notre région, il est aujourd’hui protégé au titre des Monuments historiques.
Le château des Mothes
Au cours du Moyen âge central, probablement au XIIe siècle, un château est construit sur une colline surplombant la plaine du Tarn, qui permet de contrôler cette zone de passage (en surplomb de la Nauze formée par une ancienne boucle du Tarn) entre le Montalbanais, l’Albigeois et le Rouergue en amont de l’Aveyron, et la Gascogne. Ce château des Mothes, qui appartient tout d’abord à la famille de Saint-Geniès, passe par alliance à celle des Parazols à la fin du XIVe siècle. Ils en font leur principale demeure jusqu’au XVIIe siècle. Comptant parmi les plus anciens vestiges médiévaux de la commune, il est cependant aujourd’hui largement ruiné mais on peut encore voir sa haute tour carrée de briques émerger de la cime des arbres.
Le château de la Baronnie
Le premier château de la Baronnie fut au XVIIe siècle la demeure d’une branche cadette de la vieille famille quercinoise des Montratier, devenus au XVIIIe siècle Montratier de Parazols. Il fut entièrement reconstruit au milieu du XIXe siècle en briques et en pierres, dans un style Louis XIII, et abrita les membres de cette famille quercinoise jusqu’à la mort de son dernier représentant, le comte Paul (1911) puis de son épouse.
Le centre-bourg de Lafrançaise
De ses origines médiévales, le bourg ne conserve plus aucune trace visible, si ce n’est son allure générale, avec ses deux rues principales entrecoupées à angles droits de plusieurs ruelles. Le rez-de-chaussée de la mairie actuelle est le résultat d’une reconstruction (réalisée à la fin du XVIIIe siècle) de la halle rectangulaire de ce bourg commercial. C’est sur cette base qu’est construite au premier étage, à la fin du XIXe siècle, la nouvelle mairie dans un style néo-classique. Elle repose notamment sur de grands et magnifiques arceaux métalliques.
De l’autre côté de la place de la République se trouve l’église Saint-Georges. Le monument actuel, qui date de la fin du XIXe siècle et a été construit en style néo-gothique, a été érigé sur l’emplacement d’une église primitive du XVe siècle, déjà reconstruite au XVIIe siècle. Il conserve de très beaux vitraux historiés et plusieurs éléments de mobilier liturgique ancien.
Sur la place et dans les rues, notamment la rue Louis Pernon, plusieurs grandes maisons bourgeoises aux façades de briques cuites ornées de balcons, témoignent de la richesse des notables du bourg au XIXe siècle. On remarquera notamment celle qui abrite aujourd’hui l’Office de tourisme intercommunal mais fut dans la deuxième moitié du XIXe siècle le siège de la mairie, de la justice de paix et de l’école des garçons.
Entre l’église et cette maison, au fond de l’allée des Combattants, se trouve le monument aux morts de la commune. Réalisé par André Abbal et installée en 1922, il est surmonté d’une sculpture de Saül Cladel.
Le pont-cascade de Pontalaman
On attribue à l’époque romaine la construction d’un pont sur ce site, enjambant le Lemboulas. Le pont actuel, plus récent cependant, est construit en briques foraines. Il se double d’une digue créant une cascade et est doté d’un système de vannes, le tout permettant d’alimenter et de réguler l’arrivée d’eau vers le moulin, situé à quelques dizaines de mètres de là. Il est à noter que ce moulin, contrairement à ce qui se pratiquait généralement, a été construit sur la rivière elle-même, tandis que la digue et les vannes du pont-cascade envoient le surplus d’eau vers un canal qui rejoint un peu plus bas, en aval, le Lemboulas.
Les tombes pyramidales
Ces tombes de forme pyramidale, utilisée ponctuellement dans certaines sépultures ailleurs en France, constituent cependant une réelle particularité de l’architecture funéraire locale au XIXe siècle. On en trouve en effet plusieurs dizaines au cimetière de Farguinel, à Lafrançaise, mais également plusieurs exemplaires à Saint-Maurice, à Saint-Nazaire de Lunel, Saint-Simon, Cougournac...
Construites en briques mais surmontées d’un faîte en pierre et d’une croix du même matériau ou en fer forgé, elles sont principalement de deux types. Dans la plupart des cas, la pyramide est prolongée à l’arrière d’un petit bâtiment plat ou surmonté d’un toit en deux pentes ; dans d’autres cependant, elle constitue l’ensemble du mausolée funéraire, selon le modèle proposé par la tombe des Montratier de Parazols du cimetière de Farguinel. Cette dernière, placée au fond de l’allée centrale du cimetière, est plus imposante que les autres et arbore sur un de ses faces les armes de cette vieille famille noble du Bas-Quercy.